Hélène 2024
Et bien, je l'avoue, j'ai un peu snobé Hélène pendant longtemps...
Moi, c'était Dorothée quand j'étais gamin, et Hélène, c'était plutôt pour ma sœur, qui a neuf ans de moins que moi. Bien sûr, je me souviens mettre perdu «dans ses grands yeux verts » — enfin, pas les siens, mais ceux de son amoureux, qui lui ont inspiré sa première chanson en 1988. J'aimais bien, c'était frais et très bienvenue sur les plateaux du Club Do.
Après, il y a eu pas mal de prétendants, des ruptures et autres garçons. Je prenais plaisir à suivre la sitcom dont la chanteuse était l’héroïne pendant mes années de lycée, sans vraiment l'avouer, comme tout le monde. On regardait tous, mais on ne s'en vantait pas.
Puis, coup de cœur pour son titre « Je m'appelle Hélène » en 1993, une très belle chanson qui m'a suivi jusqu'en Chine en 2007. Ce n'est pas une légende, ce tube est devenu un standard des radios locales. |
Il y a quelques années, en 2016 je crois, j'avais apprécié « Effacer le passé », une jolie rengaine composée par ses fidèles mentors Jean-François Porry et Gérard Salesses. Elle illustrait quelques épisodes de la série Les Mystères de l'amour qu'il m'amuse de regarder de temps à autres, retrouvant ainsi les copains de la cafét'.
Et voilà qu'en 2024, je profite d'un voyage en bus pour écouter le nouvel album d'Hélène, fraîchement sorti : son 11ème ! Il y a quelques semaines, j'avais été interpellé par la tracklist, dévoilée sur les réseaux sociaux, et surtout par le premier titre : « Il aime un garçon ». Miracle de l'amour ou pas, JLA s'attaque à l'homosexualité, un sujet resté jusqu'ici très discret dans l'« ABverse ». Bravo pour le coup : je ne peux m'empêcher de m'intéresser à ce nouvel opus.
À la première écoute, je suis un peu déçu. Certes, il y a bien un garçon qui aime un garçon, mais c’est au grand dam de la chanteuse, qui ne peut lui avouer son amour. Celui-ci ne sera jamais réciproque. On ne donne pas le nom de ce charmant jeune homme, mais la référence à Ziggy de Starmania est plus qu'évidente. Le défi est relevé : la chanson est jolie, peu engagée, mais elle a le mérite d’exister. En écoutant les autres morceaux, je garde espoir que le sujet soit abordé à nouveau dans les 13 autres pistes... en vain. Dans « Je t'aime, je t'aime, je t'aime » : le reboot de « Nicolas et Marjolaine » de Dorothée met en scène Tom et... Julie. Un petit Jules aurait tellement fait la différence ! Mais le morceau reste sympathique. Certaines chansons ne m'ont pas forcément touché. On reste dans le basique de la chanson romantique, légère. Cependant, d'autres morceaux se démarquent. Je retiens notamment le dramatique « Tu n'es plus là », avec une musicalité plus sombre et mélancolique, ainsi que « Jardin secret » (Mon coup de coeur), une chanson plus enjouée avec des airs de comédie musicale qui donnent envie de faire des claquettes. Enfin, « J'te crois » est un titre très frais et entraînant. L'album se conclut sur un très joli hymne à l’amour avec un beau message : « Un amour ne peut jamais mourir ». |
Autre point positif, oui, oui, encore un : la variété des styles musicaux ! Parfois un peu jazzy, définitivement country et folk, avec des ballades à la manière de Françoise Hardy, ou encore des ritournelles plus dansantes qui swinguent comme un air de Disney.
Mais il me reste deux dilemmes :
Est-ce que l'autotune était vraiment nécessaire ? La voix d'Hélène est beaucoup trop synthétique et ne colle pas forcément aux sonorités acoustiques et intimistes de certaines chansons. C'est vraiment dommage.
À qui s’adresse cet album ? Certaines chansons semblent destinées à un public adulte, même si les textes restent assez simplistes. Pour une poignée d'autres, j'aimerais tellement qu'elles figurent dans un album pour enfants, qui pourraient se délecter, comme nous le faisions, de chansons pop à leur intention. Ce genre de variétés jeunesse n'existe plus vraiment, et c’est bien dommage.
Me voilà plutôt conquis par ce nouvel opus, que je pensais ne pas apprécier autant. Bravo Hélène et messieurs Porry-Salesses pour cet album plein de surprises. |
PS : Attention, c'est addictif ! Voilà maintenant près de 5h que je fredonne « Ohlala, La vie est belle » , un petit air très entêtant.
Et vous ? Qu'en pensez-vous de cet album ?