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Jacky – Coeur de Rocker

Dernière mise à jour : 18 oct. 2023

Sarah Dahan // Merci à Guillaume F.

http://www.brain-magazine.fr/ Lundi 14 février 2011


Jacky, le fidèle lieutenant de Dorothée sur « Récré A2 » et le « Club Dorothée », fut également l’attaché de presse de Gainsbourg et Bob Marley. Il se lève et se couche aux côtés de Patti Smith, il aime les Black Keys et pense que « Taratata » est une émission bidon. Un mec sympa en somme. Rencontre.

Peu de gens le savent, mais avant la folie Dorothée vous avez été attaché de presse dans la musique Jacky : Oui, j’ai toujours été fan de musique, j’ai donc postulé chez Philips, qui est l’ancêtre d’Universal, et dans cette maison de disque étaient signés des artistes tels que Bob Marley, Serge Gainsbourg, King Crimson, Jerry Lee Lewis, je suis plutôt bien tombé.


Vous avez des anecdotes à ce sujet, j’imagine que ça ne devait pas être de tout repos d’être l’attaché de presse de Gainsbourg ? Jacky : J’ai quand même tenu dix ans ! Vous savez, moi je bois pas donc j’ai pas d’anecdotes délirantes à ce sujet. Mais je vais vous donner ma bio, j’ai tout raconté dedans !


Non, mais là comme ça, vous n’avez pas un souvenir marquant en tête ? Jacky : Tout est dit dans ma bio !

Ok, Ok et comment êtes-vous arrivé dans l’émission « Chorus » (émission de rock présentée par Antoine de Caunes et Jacky de 1978 à 1981) ? Jacky : J’ai connu Antoine de Caunes quand j’étais attaché de presse. Antoine démarrait tout juste l’émission, on s’entendait bien et il me trouvait marrant, il m’a donc proposé de co-présenter l’émission avec lui. Je me souviens, on enregistrait tous les samedis matins sur le toit de l’Empire avenue de Wagram. Se retrouver face aux Clash ou aux Cure c’était assez dingue. J’étais le premier présentateur muet. Lui parlait face à la camera, moi je lui mettais le doigt dans le nez. Après « Chorus » tout s’est enchaîné. Jacqueline Joubert, la mère d’Antoine de Caunes, s’occupait de l’unité jeunesse de France 2 et m’a proposé de remplacer Dorothée pour deux « Récré A2 » et au final j’y suis resté dix ans. Pierre Lescure est arrivé sur Antenne 2 en 1981, suite aux élections présidentielles, il a créé « Les Enfants du Rock » avec Antoine, émission à laquelle j’ai participé, et également la première émission de clips que j’ai présentée et qui s’appelait « Platine 45 ».


Comment faisiez-vous pour tenir le coup entre ces 3 émissions ? Jacky : La discipline, mademoiselle !

C’était pas de la schizophrénie totale d’animer une émission pour les enfants et en même temps « Les Enfants du Rock » et « Platine 45 » ? Jacky : Non j’étais moi-même dans ces trois émissions, je ne me forçais en rien, ça se faisait très naturellement. Chacune de ses émissions avait son public : « Récré A2 » pour les enfants, « Platine 45 » pour les teenagers et « Les Enfants du rock » pour les branchés. Mais je pense que ce n’était réalisable que dans les années 80.


Pourquoi ? Vous pensez qu’aujourd’hui une seule et même personne ne pourrait pas alterner plusieurs émissions si opposées ? Jacky : Ah non, aujourd’hui c’est impossible, les gens au pouvoir à la télé sont obtus, ce sont des énarques qui ne connaissent rien à la télé. Moi, je suis arrivé au bon moment, quand Pierre Lescure ou Jacqueline Joubert étaient au pouvoir, et c’étaient des vrais gens, avec une sensibilité. Et surtout, ils connaissaient bien la télé.


On vous respectait dans tous les milieux, ou les rockers vous prenaient pour un guignol parce que vous faisiez des émissions pour enfants ? Jacky : Alors ça, j’ai jamais compris ce snobisme! C’est pas péjoratif de faire des émissions pour les enfants, ils sont pas idiots quand même! Ils sont quelque fois beaucoup plus intelligents que certains adultes, surtout ceux qui écoutent du rock ‘n’ roll.

Comment gériez-vous le succès de « Récré A2 » ? Avez-vous pété les plombs en mode rock star à un moment donné ? Jacky : Non, parce que j’ai commencé la télé à 30 ans et à l’époque c’était pas le même âge qu’aujourd’hui, c’était censé être un âge adulte. J’avais déjà une vie. Et puis, quand on s’occupe pendant dix ans en tant qu’attaché de presse de Gainsbourg ou de Bob Marley, je peux vous dire que ça vous dissuade de péter les plombs ! Et puis faut savoir que j’ai jamais voulu être animateur. J’adore la musique, j’ai fait attaché de presse, j’aurais bien aimé faire directeur de promo mais entre temps j’ai rencontré De Caunes qui m’a trouvé drôle et m’a embarqué à la télé avec lui, mais c’était pas prévu comme ça du tout. J’ai le cul bordé de nouilles ! (Le téléphone sonne, son invitée du soir même sur l’émission JJDA (Jacky Journal d’Aujourd’hui) vient de le planter. Jacky est stressé. On note tout de même que le fond d’écran de son téléphone est une photo de Patti Smith).


Vous allez voir Patti Smith à la salle Pleyel ? Jacky : Oui, bien sûr que j’y vais, j’y vais le soir où elle joue avec Philip Glass. Je l’aurais bien vue jouer Horses aussi, mais je suis pas dispo ce soir-là.


Vous avez eu l’occasion de la faire jouer dans l’une de vos émissions ? Jacky : Non, mais je l’ai connue parce que Bijou (groupe français des années 70), que je connaissais bien a fait sa première partie à l’Elysée Montmartre. Elle est assez impressionnante.


Avez-vous eu envie de faire de la musique vous même ? Jacky : Non, je ne suis pas musicien, pas auteur, pas compositeur, je ne pense pas avoir un quelconque talent dans ce domaine là. Non, j’aime juste énormément la musique. A 15 ans, je suis allé à Londres et j’ai découvert les Beatles et les Stones, tout connement, et ça m’a transformé.


Avez-vous souffert quand « Les Enfants du rock » se sont arrêtés ? Le fait de n’animer désormais qu’une émission pour enfants ne vous a pas frustré? Jacky : Non, pas du tout. J’avais déjà commencé le « Jacky Show ». On a fait des trucs pas mal sur cette émission. Bashung y est passé plusieurs fois, c’était un ami. Daho aussi, non il y avait des gens de qualité qui sont passés au « Jacky Show ».


Comment vous expliquez le succès phénoménal de « Récré A2 » puis du « Club Dorothée » ? Jacky : C’est le genre de truc qui ne s’explique pas, c’est une mayonnaise qui a pris, tout simplement. Vous savez en télé, ça passe ou ça casse, il n’y pas de recettes magiques sinon il n’y aurait pas tant d’échecs.


Est-ce que les animateurs s’entendaient bien ? Jacky : Oui, désolé de vous décevoir.


Et Dorothée, elle a pas pété les plombs à un moment donné? Jacky : Non, c’est une fille extrêmement lucide, elle a les pieds sur terre. Et puis elle a pas vraiment eu le temps de péter les plombs, elle travaillait jour et nuit pendant 35 ans, elle a pas vraiment eu de vie pendant cette période en fait.


Comment avez-vous vécu l’arrêt du « Club Dorothée » ? Jacky : Au bout de dix ans, c’est bien de tourner la page, pour TF1 comme pour nous. Bien sûr quand ça s’arrête on est toujours un peu déçu, chacun a réagi à sa manière. Moi j’ai monté une boite de prod qui sappelle « Une grosse boite américaine ». Six mois après l’arrêt du « Club Dorothée » j’étais sur TFJ et je faisais le « Rabbi Jacky Show », je l’ai présenté pendant 7 ans. Ensuite j’ai aussi bossé pour « Entrevue ». Et ma boite de prod me prenait beaucoup de temps, j’ai produit entre autres la comédienne Armelle, vous connaissez ?


Oui oui. Et vous n’avez jamais eu l’envie de produire une émission musicale? Jacky : Si, mais l’occasion ne s’est pas présentée. J’ai pas suffisamment travaillé dessus.


Aujourd’hui c’est quand même un peu le néant point de vue émissions, vous trouvez pas ? Jacky : Oui, c’est vrai, il y a des trucs ici et là sur le câble mais en soi il n’y pas grand chose. « Taratata » je n’aime pas, c’est une fausse émission de rock, Nagui c’est pas un rocker. Je regarde un peu MTV Pulse, MCM, mais bon c’est pas des vraies émissions, c’est des ersatz d’émissions, des mecs sur fond vert qui présentent des clips, quoi. Encore une fois je pense que les dirigeants des chaînes s’en foutent, ils n’aiment pas forcément le rock et donc n’ont pas du tout envie d’avoir une émission de rock dans leur grille.


Comment s’est passé Bercy avec Dorothée (interview réalisée en janvier) ? Jacky : Très bien, on part en tournée en septembre, on jouera les week- ends parce que je bosse en semaine.


Mais c’était quand même plutôt vide Bercy, non ? Jacky : Je vais rétablir la situation, je l’ai aussi dit chez Morandini ! Il y a plusieurs jauges à Bercy, il y a la jauge 8000 et la jauge 16 000, Jean Luc Azoulay avait prévu 8000, donc c’était plein !


Et vous pensez que c’était une bonne chose le come-back de Dorothée ? Jacky : Je sais pas si c’est une bonne ou une mauvais chose, elle a eu envie de le faire, elle l’a fait. J’ai pas à juger ça, moi j’étais ravi de remonter sur scène avec elle.


Oui mais est-ce que c’est pas mieux de s’arrêter quand on est au top ? C’est pas toujours nécessaire les come-back ? Surtout pour Dorothée Jacky : Ah, je confirme Dorothée n’a pas vraiment besoin d’argent (rires). Elle fait ça pour le fun, vraiment. Vous savez dans le monde du spectacle, quand on y pense rien n’est vraiment nécessaire. Son come-back n’est peut être pas nécessaire mais ça lui faisait plaisir et le public a répondu présent. Elle n’est pas non plus omniprésente sur la scène médiatique, c’est pas insupportable de la voir, on se dit pas « oh non encore elle », elle se fait juste plaisir en montant sur scène, je vois pas le mal, quoi.


Vous êtes ami avec elle, elle a fait quoi pendant ces 10 ans d’absence, des enfants ? Jacky : Oui, nous sommes amis. Et non, elle n’a pas fait d’enfants mais des voyages. Elle a fait des choses très simples comme sortir, voir ses amis, elle a pris son temps, elle a bossé comme une malade pendant 35 ans.


C’est quoi votre chanson préférée de Dorothée ? Jacky : « Qu’il est Bête », car elle m’est consacrée et puis c’est pas tout à fait faux.


Vous n’avez pas eu l’envie de lui proposer d’autres auteurs pour élargir un peu son répertoire ? Jacky : Ah non non, c’est Jean François Porry qui lui écrit ses chansons depuis 30 ans et ça lui a porté chance, elle a vendu des millions de disques.


J’ai récemment découvert que Jean François Porry et Jean Luc Azoulay n’étaient qu’une seule et même personne, c’est fou Jacky : Oui, Jean Luc Azoulay est ce qu’on pourrait appeler « multitâches » : producteur, patron de chaîne, auteur /compositeur


Vous pouvez me parler de votre émission actuelle, le « JJDA » ? Jacky : Tous les jours, du lundi au vendredi, je présente l’émission avec une poule, pas une poule de luxe hein, une vraie poule. On a un interviewer masqué qui peut intervenir à tout moment dans l’émission. J’appelle des peoples pendant le show, les gens peuvent m’appeler, ils tombent directement sur moi, il n’y pas de filtres donc ça peut donner lieu à des situations cocasses. Il se passe des trucs, quoi. J’invite des gens pas forcément connus, on peut se permettre ça sur la TNT, sur France 2 vous imaginez un présentateur qui consacre 12 minutes à un chanteur inconnu ? Impossible !


Pourquoi vous proposez pas à Jean Luc Azoulay de produire une émission de musique sur IDF1 ? Jacky : Non, c’est pas la bonne chaîne pour et puis j’aurais pas les moyens suffisants. Vous voyez le « JJDA » c’est cheap mais c’est volontairement cheap, c’est du 18ème degré, mais si je veux faire une émission de musique comme moi je l’imagine il faut un peu de moyens et on les a pas. J’aimerais bien faire un talk show avec des gens qui viennent jouer live, il faut un bel éclairage, un grand plateau.


Quels sont les groupes actuels que vous aimez ? Jacky : J’aime bien les Strokes, j’ai hâte d’écouter le nouvel album, j’aime les Kills et surtout les Black Keys, c’est un truc de dingue les Black Keys !


Jacky est un vrai rocker quoi Jacky : J’adore ça !


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